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Combien de « L/100 km » pour un coureur ?

Toyota PriusOn entend souvent parler de l’efficacité énergétique des automobiles. Heureusement, l’économie d’essence devient de plus un plus un argument de vente.

Mais… un coureur, plutôt qu’une auto, ça consomme combien pour courir 100 km ?!?

Bidon d'essenceCe billet fait suite au précédent dans lequel je parlais de l’Eco-Marathon Shell. Objectif de cet Eco-Marathon: concevoir un véhicule mû à l’essence et qui en consomme le moins possible (le record de cette année: 0,092 L/100 km, avec un véhicule assez futuriste !). Pour une voiture assez standard, comme la Toyota Corolla, on parle plutôt de 7,5 L/100 km en conduite urbaine.

canette de Coke

Si je me fie à ma Garmin 405, je dépense environ 50 calories pour courir la distance de 1 km en 5 minutes. Évidemment, je ne carbure pas à l’essence. Pour les besoins de ce calcul, prenons une boisson très populaire, le Coke, comme ma source d’énergie (de toutes façons, ça a une certaine part de vérité !) 🙂

Selon « l’information nutritionnelle » inscrite sur le côté d’une canette, 355 ml de Coke contiennent 160 calories. Puisque je cours à 50 cal/km, une canette de 0,355 L me mènera donc 3,2 km plus loin. Pour franchir 100 km à la course, j’aurai donc besoin de 100/3,2 = 31,25 fois plus de « carburant-Coke », c’est-à-dire 31,25 x 0,355 L = 11,09 L de Coke !

Prof au tableauSi vous m’avez suivi depuis le début, et si je ne me suis pas trompé, on a notre réponse: un coureur a besoin de 11,09 L de Coke pour parcourir 100 km, donc 11,09 L Coke/100 km ! :) Comme on ne court pas souvent 100 km, mais bien plus souvent 10 km, vous savez maintenant que cette distance vous permet de « brûler » l’équivalent de 1,109 L de Coke. Si votre balance vous indique que vous êtes plus lourd que moi (62 kg), alors la même distance (10 km), à la même vitesse (12 km/heure), vous permet de brûler un peu plus de calories.

La morale de ce calcul ? Ça varie selon votre vision des choses, mais disons qu’il faut bien s’alimenter et que si vous comptez vos calories, eh bien pensez à « 3,2 km de course par canette de Coke » ! 🙂 Une autre façon de le voir c’est que coureur et automobile consomment des carburants différents, mais que leur consommation est semblable (11,09 et 7,5 L/100 km) ! L’auto demeure plus rapide… et elle permet d’amener la famille !

Toutes sortes de courses: plus vite, plus loin, ou avec un minimum d’énergie ?

Quand on s’entraîne et qu’on participe à des courses, notre objectif est pratiquement toujours de franchir une distance le plus rapidement possible. Il y a aussi l’autre principe qui consiste à essayer courir le plus loin possible pendant une période de temps définie. Par exemple, le « 24 heures », un peu comme Les 24 heures du Mans, mais en course à pied ! En passant, le record est de 303,506 km en 24 heures… pas au Mans, à la course à pied !

Donc, il existe des courses à distance définie (ex.: marathon), d’autres au temps défini (ex.: 24 heures), mais existe-t-il des courses… à « énergie définie » ? Oui, mais pas pour les humains. En fait, ce sont des ingénieurs ont imaginé une telle sorte de course: elle consiste à déterminer quel véhicule futuriste pourra se rendre le plus loin possible avec 1 litre d’essence. C’est ce que Shell appelle son « Éco-marathon ».

Eco-marathon Shell, prototype vainqueur en 2011

On parle ici d’efficacité avec un « E » majuscule: cette année, à la compétition pour les Amériques, l’équipe gagnante réussi une performance équivalente à 1 090 km avec un tout petit litre d’essence ! Une autre façon de le dire, c’est 0,092 litre/100 km ! Et oui, c’était bien avec un moteur à combustion interne, mais sûrement pas les mêmes qu’au Grand Prix du Canada qui se tenait justement aujourd’hui.

En plus, pour la troisième année de suite, c’est une équipe de l’Université Laval, à Québec, qui a remporté la compétition ! Le véhicule en question a pas mal fière allure comme on peut le constater ci-dessus, mais il offre peu de confort à son passager. Au fond, c’est un peu comme en course à pied: la performance vient au prix d’un peu d’inconfort !

Dans un futur billet, je m’amuserai à comparer cette performance énergétique avec celle d’un coureur qui carbure, hum… disons au Coke ! Qui ça, moi ? Ben non voyons ! 😉

Deux coureurs, deux temps, deux âges: lequel est le meilleur ?

L’autre jour, mon sympathique neveu a fait sa première course, un 5 km. Très bonne performance, un 5 km en 21 minutes et des poussières. Comment savoir s’il performe plus que son « vieux mononcle » ? Les temps ajustés pour l’âge, voilà comment !

Vieil homme - www.openclipart.orgLe concept est simple: à partir des meilleures performances mondiales connues pour chacune des distances, il suffit de calculer quel est le pourcentage de la vitesse du champion de votre âge que vous avez atteint. Ainsi, vous pouvez non seulement vous comparer au champion de votre âge (ça pourrait vous décourager !), mais aussi à un ami coureur d’un âge différent. Une autre possibilité est de voir, si vous maintenez votre niveau de performance, en combien de temps vous terminerez votre course favorite dans 10 ans (hum, ça en fait des entraînements d’ici là !). C’est la World Association of Veteran Athletes qui a compilé les données qui permettent ces calculs; ils ont en fait tracé une courbe au travers des données pour compenser de petites aberrations ou des données manquantes.

Des ressources existent sur le web qui fournissent des outils pour ces calculs. Une ressource qui est particulièrement bien faite est celle de eRaceWalk car elle permet de comparer jusqu’à 5 temps… pourquoi pas vérifier si votre performance de 2h10m cette année n’est pas en fait, après ajustement pour l’âge, meilleure que votre 2h d’il y a 5 ans ? Aussi bien dire qu’une révision complète de vos dernières performances s’impose !  Qui sait quelle bonne nouvelle cela pourrait révéler ?

Mais finalement, qui court le plus vite ? Mon neveu ou moi ?

À lui de faire le calcul, je suis vieux et trop fatigué !  😉

Une fois pour toutes: s’étirer ou ne pas s’étirer ?

Une telle question engendre une réponse facile si elle réfère à l’hiver: ne pas s’étirer ! Par contre, pour la course, c’est autre chose. Les avis sont partagés et la science incertaine. Une nouvelle étude est parue sur le sujet dernièrement.

Étude scientifique

La méthode qui a été utilisée est assez intéressante: les chercheurs ont recruté 1 398 joggeurs qui couraient au moins 16 km ou plus par semaine, puis ils les ont séparés en 2 groupes. Au groupe #1, les chercheurs ont donné une routine d’étirements ciblant les quadriceps, les muscles ischiojambiers et les muscles du mollet, durant 3 à 5 minutes. « Groupe #2, abstenez-vous de vous étirer avant de courir » ont dit les chercheurs à l’autre moitié des coureurs. Toute blessure qui empêchait un coureur de s’exécuter durant au moins 7 jours devait être rapportée aux scientifiques.
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La table est mise et ça discute ferme: « C’est certain que ceux qui ne s’étirent pas auront subi plus de blessures ! » dit l’un. L’autre s’objecte: « Je ne m’étire jamais, et je n’ai jamais de blessure ! ». Mais que nous dit donc la Science, avec son beau grand « S » ? Hum, tiens, c’est « S » comme dans « surprise »…

Le taux de blessure a été identique, 1 coureur sur 6 a été affecté par une blessure, qu’il ait été dans le groupe avec étirement ou sans étirement. Ce qui est aussi ressorti de l’étude, c’est que l’indice de masse corporelle, l’âge, la distance parcourue et les antécédents en matière de blessures sont des facteurs qui prédisposent aux blessures. Tout cela semble bien logique.

Là où ça devient intrigant, c’est que – réconfort pour les défenseurs des étirements – lorsque des coureurs qui en faisaient habituellement ont dû arrêter d’en faire pour les besoins de l’étude, leur risque de subir une blessure a augmenté de 40%. L’autre situation, celle où des coureurs ont commencé à faire des étirements pour respecter les consignes données à leur groupe dans l’étude, ces coureurs ont vu leur risque de blessure augmenter, mais de seulement 22% plutôt que 40%.

Alors, que conclure de tout cela ? C’est comme si les étirements n’avaient pas un très grand effet protecteur contre les blessures (le taux de blessure est égal à 16% dans les deux groupes de l’étude). Par contre, le changement d’habitude, soit d’arrêter ou de commencer à faire des étirements, a eu pour effet d’augmenter le risque de blessure.

On dirait donc que la science est en train de nous dire : « Ne changez pas vos habitudes de course ! »

On me mettra en punition dans le coin de la classe, mais je l’avoue: je ne m’étire pas avant de courir ! Et vous ?  Sondage express juste dans la bannière à droite…