Une fois pour toutes: s’étirer ou ne pas s’étirer ?
Une telle question engendre une réponse facile si elle réfère à l’hiver: ne pas s’étirer ! Par contre, pour la course, c’est autre chose. Les avis sont partagés et la science incertaine. Une nouvelle étude est parue sur le sujet dernièrement.
La méthode qui a été utilisée est assez intéressante: les chercheurs ont recruté 1 398 joggeurs qui couraient au moins 16 km ou plus par semaine, puis ils les ont séparés en 2 groupes. Au groupe #1, les chercheurs ont donné une routine d’étirements ciblant les quadriceps, les muscles ischiojambiers et les muscles du mollet, durant 3 à 5 minutes. « Groupe #2, abstenez-vous de vous étirer avant de courir » ont dit les chercheurs à l’autre moitié des coureurs. Toute blessure qui empêchait un coureur de s’exécuter durant au moins 7 jours devait être rapportée aux scientifiques.
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La table est mise et ça discute ferme: « C’est certain que ceux qui ne s’étirent pas auront subi plus de blessures ! » dit l’un. L’autre s’objecte: « Je ne m’étire jamais, et je n’ai jamais de blessure ! ». Mais que nous dit donc la Science, avec son beau grand « S » ? Hum, tiens, c’est « S » comme dans « surprise »…
Le taux de blessure a été identique, 1 coureur sur 6 a été affecté par une blessure, qu’il ait été dans le groupe avec étirement ou sans étirement. Ce qui est aussi ressorti de l’étude, c’est que l’indice de masse corporelle, l’âge, la distance parcourue et les antécédents en matière de blessures sont des facteurs qui prédisposent aux blessures. Tout cela semble bien logique.
Là où ça devient intrigant, c’est que – réconfort pour les défenseurs des étirements – lorsque des coureurs qui en faisaient habituellement ont dû arrêter d’en faire pour les besoins de l’étude, leur risque de subir une blessure a augmenté de 40%. L’autre situation, celle où des coureurs ont commencé à faire des étirements pour respecter les consignes données à leur groupe dans l’étude, ces coureurs ont vu leur risque de blessure augmenter, mais de seulement 22% plutôt que 40%.
Alors, que conclure de tout cela ? C’est comme si les étirements n’avaient pas un très grand effet protecteur contre les blessures (le taux de blessure est égal à 16% dans les deux groupes de l’étude). Par contre, le changement d’habitude, soit d’arrêter ou de commencer à faire des étirements, a eu pour effet d’augmenter le risque de blessure.
On dirait donc que la science est en train de nous dire : « Ne changez pas vos habitudes de course ! »
On me mettra en punition dans le coin de la classe, mais je l’avoue: je ne m’étire pas avant de courir ! Et vous ? Sondage express juste dans la bannière à droite…
Une jolie photo, à chaque jour.
Salut à tous,
Aujourd’hui, je vous offre une sorte de cadeau. Une jolie photo, à chaque jour. Vous aurez toutefois un tout petit effort à faire, mais il en vaudra la peine, croyez-moi.
Il vous suffira de vous rendre sur le blog d’Anne Jutras. J’ai découvert son blog par hasard et j’ai rapidement compris que Anne est sûrement une photographe qui connaît toutes les techniques et qui possède un excellent appareil. Ajoutez à cela de l’oeil et du talent et vous obtiendrez… wow ! 🙂
Dans le cadre de son Projet 365, elle publie à chaque jour une jolie photo de son coin de pays, la région de l’Estrie, au Québec, Canada.
Parfois ses photos hivernales nous donnent froid tellement elles nous envahissent… imaginez le réconfort que vont bientôt nous offrir ses photos printanières !
À vous d’en profiter !
Nouveau magazine de course à pied
Connaissez-vous « kmag », le tout nouveau magazine québécois de la course à pied ? Non ? Normal, le premier numéro vient tout juste d’être annoncé. Ce sera un magazine avec 4 parutions par année, de mars à octobre. C’est une collègue au bureau qui a vu une copie gratuite et qui me l’a apportée. Le magazine sera distribué gratuitement lors de plusieurs courses au Québec et dans des boutiques spécialisées.
C’est agréable de lire un magazine de course qui, dans mon cas, est « bien de chez-nous ». Les trucs américains ou français sont aussi très bien, mais un coureur habillé chaudement devant une pelouse jaunie et un peu de neige en arrière-plan pour le numéro de mars, ça touche une petite fibre ! Il est aussi possible de s’abonner, mais d’après le formulaire à remplir, le magazine ne semble pas être livré à l’extérieur du Québec.
Les coureurs francophones hors-Québec (tiens, viens-je d’inventer une nouvelle catégorie de coureur ?!) pourront se rabattre sur le site web , mais, pour l’instant du moins, le contenu est encore assez mince comparativement au magazine qui est un vrai plaisir à lire.
Je n’ai pas encore lu tout le magazine, mais j’ai déjà découvert plein de conseils très intéressants. Tenez, en voici un ci-dessous que je ne connaissais pas.
Pour se renflouer les réserves de glycogène au niveau du foie, avant une longue sortie ou une course, il y existe une règle simple: il faut manger 1 g de glucides par kg de poids par heure disponible avant la course. Par exemple, Alphonse, notre coureur de 50 kg a trois heures avant sa course, il devrait donc manger 1 g/kg/h * 50 kg * 3 h = 150 g. Ça, ça va rassurer Alphonse, il sera en confiance sachant qu’il a mangé la bonne quantité de glucides énergisants. J’essayerai cela avant ma prochaine longue sortie…
Vous voulez plus d’intéressants conseils de ce genre ? Vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Ne jamais lâcher, même à l’entraînement
Il y a des fois, après seulement quelques enjambées, où on se dit déjà « Ça ne sera pas facile aujourd’hui ». Pour un petit 5 km pépère, c’est pas trop grave, mais quand on a au menu une sortie de 11 km avec 8 km à la vitesse prévue pour la « compétition », on a le cerveau qui commence déjà à faire entendre des petites voix.
Du genre « Tu pourrais couper quelques km », « Il me semble que c’est pas aujourd’hui le grand jour, relaxe ! ». Quelques km plus loin, ça s’aggrave: « Pourquoi tu fais ça ? », me dit-il. Il essaie de m’avoir par mon hémisphère rationnel (certains soupçonnent que je n’ai même pas de deuxième hémisphère, celui « artistique »). « Tes jambes ne le sauront pas que tu as fait 7 km à pleine vitesse plutôt que 8 ! ». J’ai ma réponse à ça: « Cher M. Cerveau, le jour de LA course, quand ça commencera à faire mal, que me diras-tu ? « Je te l’avais dit, t’auras pas dû couper, même pas un km ! » ».
Je m’accroche, je suis sur une section avec le vent dans le dos, j’en ai l’impression, et le drapeau là-bas me dit la même chose. C’est pas que je cours avec facilité, pas du tout, mais ma volonté (elle est dans mon cerveau ou pas celle-là ?) est encore assez forte pour me faire continuer à bonne allure. Puis, c’est le temps de revenir sur mes pas… vent de face ! 10 secondes de plus au km… Ça doit déjà faire 3 km que je fais des calculs pour savoir combien il m’en reste à faire. Je ne lui ai pas encore avoué, mais j’ai bien peur que M. Cerveau vienne de gagner: je ferai 1 km de moins à grande vitesse et je finirai par le km plus relax qui était déjà prévu.
Les derniers km servent donc à ce que je me convainque que c’était la bonne décision, je serai moins fatigué pour les entraînements à venir, 1 km de moins, c’est pas la fin du monde… Finalement, j’arrive à l’endroit où j’ai calculé que j’aurais fait l’entraînement prévu, avec un km en moins. Je marche pour relaxer, me disant que ça n’a pas été si mal après tout, j’essayerai de faire l’entraînement complet la prochaine fois. Je jette un coup d’oeil à la montre avec GPS. J’ai eu l’impression qu’elle indiquait 11 km, comme pour l’entraînement prévu. Faut dire qu’on a le cerveau un peu ramolli à la fin de ces entraînements ! Il fait un peu noir en plus, j’ai dû mal voir. Vérification… elle indique bien 11 km !
Avec toutes ces discussions avec M. Cerveau, j’avais mal calculé mon parcours. J’avais persévéré et sans m’en être rendu compte, j’avais fait tout ce qui était prévu. Quel sourire niais je devais avoir sur le visage ! Mais il faisait noir un peu, personne ne l’aura remarqué !
Ne jamais lâcher, même à l’entraînement !
Ah ? Le printemps est arrivé ?
Il fallait bien que j’en parle dans un billet précédent, le printemps est arrivé ce soir ! Pas parce que c’est le 21 mars, mais plutôt parce que j’ai eu droit à l’ado hurlant au volant pendant que je courais !
C’est arrivé plus que tôt que je croyais cette année, surtout que ce soir il neige. Aucune idée de ce qu’il racontait, j’avais déjà Billy Idol qui me hurlait son « White wedding » dans les oreilles !
L’arrivée du printemps, par ici, c’est toujours un peu relatif… on nous annonce 5 à 10 cm pendant la nuit pour ajouter à notre « collection » de quelques 300 cm déjà reçus !
Le Red Bull Crashed Ice, un peu de chiffres
Avez-vous regardé le Red Bull Crashed Ice de Québec ce samedi soir ? Impressionnant, comme toujours !
Tout aussi impressionnants, ce sont les chiffres qui expliquent tout l’aspect technique. Je vous invite à aller constater l’ampleur de tout le matériel technique, dont 20 km de câbles électriques, ainsi que tout le travail qui est requis pour permettre à ces casse-cou sur deux lames de nous faire frémir ! C’est à voir sur le blog de Harold Guillemette. Merci pour toutes ces infos, M. Guillemette.
Pour ceux qui sont moins familiers avec ce sport qui a connu ses débuts en 2000, et qui est appelé en anglais « ice cross downhill », il s’agit « simplement » de dévaler en patins à glace le plus rapidement possible un parcours glacé. Cette année, à Québec, c’est une petite affaire de 540 m de longueur et dont le dénivellation totale est d’environ 80 m. Soyez avertis que votre vitesse pourrait atteindre 60 km/h sur ces deux lames de 2-3 mm de largeur… Les patineurs s’exécutent par vagues de quatre, jusqu’à une finale qui détermine le grand gagnant.
Prêts ? Partez !
Oups ! Déjà trop tard, le Finlandais Arttu Pihlainen, une vraie bombe sur les départs, a gagné la compétition de cette année ! En deuxième et troisième places, les Canadiens Louis-Philippe Dumoulin et Kyle Croxhall. Chez les dames, la victoire est aussi allée à la Finlande grâce à Salla Kyhala.
Coureur et automobiliste: êtes-vous de bons amis ?
Coureurs, automobilistes ! Je suis curieux de savoir comment se passent les relations entre vous dans vos coins de pays. D’ailleurs, que vous soyez automobiliste et/ou coureur, ce serait bien si vous participiez au sondage dans la colonne de droite, et que vous laissiez des commentaires, comme ça on saurait où le partage de la route est à son meilleur !
De mon côté, je suis toujours surpris de voir comment les choses peuvent être variables d’un secteur de la ville à un autre. Près de chez moi, je dirais que les automobilistes sont très courtois et dévient légèrement de « la ligne droite » pour me donner une p’tite chance. Il faut dire que dès que je détecte un tout petit effort de la part de ces gentils automobilistes, je leur fais un petit signe de la main et un sourire (sauf pendant un éprouvant entraînement en intervalle !) Il y en a peut-être quelques-uns qui se demandent « Qu’est-ce qu’il me veut ce mec ? », mais je fais ma part du coureur qui veut promouvoir de bonnes relations avec les automobilistes !
Dans un autre secteur, c’est plus difficile. La chaussée est plus étroite et souvent, si je vois une auto venir face à moi, je vérifie si une auto s’en vient dans l’autre direction. Quand il n’y en a pas, je me dis que celle qui vient pourra dévier un peu de son chemin. Erreur ! On dirait que les conducteurs de bagnoles de luxe n’en n’ont rien à faire de ces hurluberlus qui courent dans les rues ! Dommage…
Finalement, bientôt arrivera la période de la « poussée des hormones du printemps », du moins par ici. L’effet ? Probablement une voiture qui me frôlera, en « mettant en vedette » un adolescent, la tête sortie par la fenêtre, et qui hurlera des trucs insignifiants. Par ici, en tant que coureur, c’est comme cela qu’on sait que le printemps est arrivé ! La mission dans ces conditions ? Contrôler ses propres hormones du printemps (!) et l’adrénaline de la course: il faut réussir à éviter de répondre de façon « impolie » ! 🙂
Coureur / automobiliste, ça se passe comment chez vous ?
Ah ! La magie des longues sorties !
Avis aux amateurs de « nightlife », je ne parlerai pas ici de revenir à la maison après la fermeture des bars !
Donc, à ceux qui ont compris qu’il s’agissait d’une « chronique » de course, voici quelques lignes sur le surprenant effet que peut parfois engendrer une longue sortie, disons au-delà de 15 km.
Samedi, j’ai fait 16 km et j’avais eu l’impression qu’ils avaient été un peu difficiles, pas de grandes douleurs pendant, ni après, juste des jambes lourdes pendant. « Peut-être que je n’ai pas été assez consciencieux dans mon entraînement ces derniers temps » que je me suis dit. C’était à une cadence 5:23 du km en moyenne, de façon assez constante.
Puis vint la petite sortie de lundi soir, un petit 5 km. Ces derniers temps, j’essayais de ne pas me décourager en me disant « Hum, même si j’ai l’impression que je ne pourrai jamais tenir un objectif de 4:45/km en demi-marathon puisque j’en ai déjà pas mal avec une cadence de 5:15 sur 8 km, ne nous énervons pas: la course n’est pas aujourd’hui, suivons l’entraînement prévu, ne faisons pas d’effort extras ! ». Consciencieux le coureur (ou paresseux !) 🙂
On dirait que j’ai eu ma récompense lundi: tout était archi facile ! La Garmin m’indiquait constamment sous 5:00/km, sans effort, je devais constamment la surveiller et me ralentir. Comme si quelque chose avait débloqué dans mes jambes. Elles sont peut-être pleines de mitochondries, ces sympathiques petites usines énergétiques ! Elles ont un look bizarre, mais je les aime ! Bon, ce serait le temps d’aller voir ce que ça dit pour la sortie du mardi ! 5 km, me voici !
Pour des détails additionnels, assez techniques, placez votre curseur sur l’image de cette jolie mitochondrie.
Réchauffement climatique ou oscillations de température ?
Alors, prêts pour un peu plus d’analyse de statistiques de météo pour Québec ? Je vous le dis tout de suite, il y a du mystère là-dedans, et je serais bien content si vous y trouviez une explication !
Dans l’article précédent, les données des températures moyennes pour février 1876-2011 à Québec ont montré une augmentation faible de la température moyenne (à un taux de 0,8 C par 100 ans). Mais un phénomène intéressant, et que je n’arrive pas à expliquer, se cache derrière ces données.
Je m’en suis rendu compte en calculant les moyennes mobiles sur 10 ans. Oh ! J’imagine votre expression faciale en ce moment même 🙂
Ce n’est pas si compliqué: la moyenne mobile, c’est une moyenne qu’on calcule en prenant disons les températures des dix années précédant 2000. On calcule donc ainsi la température moyenne pour 1990-2000. Ensuite, on se déplace d’une année, et on calcule la moyenne pour 1991-2001, puis 1992-2002, et ainsi de suite. Qu’est-ce que ce processus nous donne ? Ça fait qu’en prenant des moyennes sur 10 ans, on se trouve à « moyenner » les écarts subits, on peut donc alors plus facilement observer la tendance générale. La moyenne mobile est très utilisée par certains analystes des marchés boursiers, ça enlève les fluctuations rapides (« Les profits de GM annoncés hier sont bons », l’action a monté) et on voit mieux la tendance générale (« La compagnie est encore en difficulté », l’action est sur une pente descendante). Mais on s’éloigne du sujet… quoique automobiles et réchauffement climatique…
Donc, le graphique de la moyenne mobile des températures de février, il nous dit quoi ? D’abord, le voici:
Vous remarquerez qu’il commence à 1886… pourquoi ? Si vous avez répondu « Parce que ça prend les 10 premières années pour trouver la première moyenne mobile de 10 ans », bravo, vous avez tout compris.
Ce qui saute aux yeux, ce sont les oscillations. Wow ! Certaines sont très symétriques. Les deux plus nettes (1895-1915 et 1977-1997) durent toutes deux une vingtaine d’années. Quand j’ai vu ces oscillations, j’ai pensé aux cycles solaires, mais leur durée est de 11 ans habituellement… Pas eu d’autres idées, et vous ?
On voit bien que la moyenne mobile sur 10 ans a effectué une sacrée poussée vers le haut entre les décades 1904-1914 et 1951-1961: rien de moins qu’une augmentation de 4,4 C. Ce n’est pas énorme, c’est « hallucinamment » gigantesque !
Autres observations:
1. La décade la plus froide depuis 1876 fut celle de 1904-1914… ça commence à faire longtemps !
2. La plus chaude fut 1951-1961, après une montée fulgurante. J’aimerais bien y trouver une explication.
3. Relativement récemment (1986-1996), on a touché un minimum de moyenne jamais atteint depuis la décade 1914-1924. Hé ! On a vécu du froid comme dans « l’ancien temps de pépère Joe » !
4. Si les oscillations reprennent leur allure la plus habituelle, on se dirigerait vers des moyennes qui vont diminuer au cours des prochaines années. Ça semble même légèrement amorcé depuis 2007. Continuez à suivre le blog, on pourra confirmer cela ou pas dans environ… hum… 10 ans !
Voilà, j’espère que mes deux petits graphiques sur les températures de période du Carnaval à Québec ne vous ont pas trop ennuyés. Chose certaine, j’ai eu bien du plaisir à les faire, et j’ai même « découvert » des choses. Pas encore fourni d’explications, mais ça viendra peut-être avec votre aide !
Conclusion ultime ? Je peux peut-être relaxer: avec une augmentation de 0,8 C par 100 ans (voir , Alors, réchauffement ou pas ?) je ne verrai pas les palmiers à Québec en février ! Il ne me reste que les onze autres mois d’une année pour m’inquiéter des effets du réchauffement sur Québec ! Mais j’ai, nous avons, tous les 12 mois de l’année pour trouver nos petits gestes pour en limiter les effets. Non, l’air climatisé en été n’est pas un moyen de combattre le réchauffement planétaire, pas plus que l’enneigement artificiel des pentes de ski en hiver !
Alors, réchauffement ou pas ?
Sur un blog qui a surtout touché des questions de course depuis ses débuts, l’article d’aujourd’hui ne parlera pas de réchauffement avant la course, mais plutôt de réchauffement climatique. D’ailleurs, confession: je ne me réchauffe pas avant de courir, mais on y reviendra un autre jour ! Je me suis amusé sur le site d’Environnement Canada à aller chercher, mois par mois (c’est long !) la température moyenne du mois de février à Québec, depuis 1876.
Ce sont des données locales, car en bout de ligne et un peu égoïstement ce sont ces données qui me toucheront. Les océans ont bien beau être plus chauds que jamais auparavant je ne suis pas un poisson; les pôles peuvent bien perdre de la neige, je n’irai jamais y skier.
Bon, bon, je comprends bien sûr que le climat est un système global et que tout est relié, mais disons qu’aujourd’hui je regarde ce qui se passe à Québec… et puisque c’est global, qui sait comment ça vous affectera ! Soyez tout de suite rassurés, je crois sincèrement que le réchauffement climatique est réel, que c’est un problème et qu’il faut y trouver une solution. Ce qui précède doit être une petite stratégie journalistique pour « réveiller » le lecteur ! 🙂
Donc, voici le graphique pas mal intéressant que j’ai pu faire avec les fameuses données !
1. La ligne indique la tendance, son équation en haut à droite indique que la température moyenne a augmenté de 0,008 C/an, autrement dit +0,8 C sur 100 ans. Pas trop stressant… mais en accord avec les effets attendus du réchauffement climatique.
2. Contre toute attente, le mois de février le plus chaud des 135 dernières années a été celui de… 1877, à -4,3 C. Par contre, plusieurs autres années les plus chaudes sont récentes, dont 2010 qui est la quatrième plus chaude. Réchauffement…
3. Le février le plus froid fut celui de 1934, -16 C. Brrrrrr ! 1993, dont je me souviens très bien arrive troisième plus froid (-15,4 C), conséquence probable de l’éruption du Pinatubo.
4. Regardez bien la période 1940-1965. Remarquez-vous quelque chose ? Pas de moyennes froides ! Ces mois de février furent vraiment plus chauds que la tendance ! Est-ce que quelqu’un a une explication ? Heureusement que la tendance ne s’est pas maintenue.
5. Maintenant, regardez vers 1880-1900, puis ensuite vers 1990-2010, c’est 20 ans dans les deux cas. C’est plus subtil, mais ne trouvez-vous pas que les températures moyennes étaient moins variables vers 1880-1900 que vers 1990-2010 ? Plus de variabilité, conséquence du réchauffement climatique.
6. Je ne les ai pas tracées sur le graphique, mais on peut aussi faire de lignes de tendance pour des périodes plus courtes. Ainsi, la tendance des températures moyennes de février est à la baisse entre 1940 et 2011, -0,013 C/an ! Par contre, entre 1900 et 1950 ça augmentait à un rythme de 0,04 C/an.
7. J’ai fait un graphique avec une moyenne mobile sur 10 ans. Les résultats sont hallucinants, je publierai cela dans un autre article.
Conclusion ? Malgré mon ton qui semble parfois se moquer du réchauffement climatique, je pense que c’est bien réel et qu’il faut être prudents. Nous sommes en train de changer la composition de l’atmosphère à une vitesse jamais vue auparavant. Bien sûr, plusieurs facteurs influencent le climat, mais je pense qu’on devrait tous essayer de minimiser notre impact, car ce n’est pas une bonne idée de prendre des risques avec le seul domicile qu’on connaisse dans ce grand univers !
Allez, éteignez-moi cette ampoule électrique qui ne sert à rien dans la pièce d’à-côté ! …. Je viens de le faire, à votre tour ! 🙂